Ça Se Passe Là-Haut

Ça Se Passe Là-Haut

L'infini se contemple indéfiniment.

Eric Simon

Astronomie, astrophysique, cosmologie, astroparticules...

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#1736 : Les mégaconstellations de satellites menacent aussi l'astronomie spatiale

Ces cinq dernières années ont été marquées par une augmentation sans précédent du nombre de satellites en orbite autour de la Terre. On commence à peine à en comprendre les répercussions, à l'heure où les débris en orbite sont déjà en tel nombre qu'un micro-impact a récemment empêché le dernier équipage chinois de rentrer sur Terre avec la capsule prévue. Une chose est sûre : le ciel nocturne est en pleine mutation, et les astronomes sont aux premières loges pour en être témoins. Vu du sol, cette flambée satellitaire se manifeste par des traînées lumineuses sur les images astronomiques des grands télescopes, dues à la réflexion de la lumière solaire par les satellites lors de leur déplacement dans le ciel. Mais il n'y a pas que les télescopes terrestres qui sont impactés. Dans un article venant de paraître dans Nature, une équipe de chercheurs montre que la prolifération des satellites a et aura également un impact très important sur les télescopes en orbite.

Source

Satellite megaconstellations will threaten space-based astronomy
Alejandro Borlaff et al.
Nature volume 648(3 december 2025)
https://doi.org/10.1038/s41586-025-09759-5

Illustrations

  1. Images simulées des télescopes spatiaux Hubble, SPHEREx, ARRAKIHS et Xuntian (Borlaff et al.)
  2. Positions en altitude des télescopes spatiaux étudiés et des constellations de satellites prévues (Borlaff et al.)
  3. Nombre moyen de traînées de satellites par exposition en fonction de la population de satellites artificiels en orbite terrestre pour les quatre télescopes étudiés échelles logarithmiques!
  4. Alejandro Borlaff
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#1735 : Les galaxies Little Red Dots : des pépinières de trous noirs supermassifs

La découverte récente de toutes petites galaxies très rouge à faible rayon (appelées des Little Red Dots, LRD) a potentiellement révélé un nouveau type de population galactique dans l'Univers primordial, caractérisée par de petits rayons effectifs (100 à 200 parsecs seulement) mais de grandes masses stellaires (plusieurs dizaines de milliards de masses solaires). Leur source d'énergie demeure incertaine : trous noirs supermassifs en accrétion ou une intense formation d'étoiles. Une équipe d'astrophysiciens à analysé les conséquences dynamiques de ces densités stellaires extrêmes et arrivent à la conclusion que les collisions d'étoiles doivent y être incontrôlées, menant à la naissance de trous noirs massifs en très peu de temps. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal.

Source

Little Red Dots are Nurseries of Massive Black Holes
Fabio Pacucci, Lars Hernquist, and Michiko Fujii
The Astrophysical Journal, Volume 994, Number 1 (13 november 2025)
https://doi.org/10.3847/1538-4357/ae1619

Illustrations

  1. Images de six LRD observées avec le télescope Webb [NASA/ESA/CSA/I. Labbe]
  2. Fabio Pacucci
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#1734 : Détection de décharges électriques dans la poussière de Mars

Le rover martien Perseverance vient d’enregistrer plusieurs sons et signaux électromagnétiques qui correspondent très probablement à des décharges électriques associées à des tempêtes de poussière. C'est la première fois qu'un preuve in situ est apportée sur un phénomène longtemps prédit théoriquement. L’étude est parue dans Nature.

Source

Detection of triboelectric discharges during dust events on Mars.
Baptiste Chide et al.
Nature 647, 865–869 (26 November 2025).
https://doi.org/10.1038/s41586-025-09736-y

Illustrations

  1. Illustration de la détection de décharges électriques par Perseverance (Nicolas Sarter)
  2. Baptiste Chide devant la maquette de Perseverance
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#1733 : Un fort biais d'âge des supernovas bouleverse le modèle cosmologique standard

Un article paru dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society met à nouveau de sérieux doutes sur la véracité du modèle cosmologique standard ΛCDM, quelques mois après les résultats de la collaboration DESI qui trouvait une constante cosmologique variable dans le temps. Cette fois-ci, il s'agit de la découverte d'un important biais existant dans la population de supernovas qui servent à mesurer l'expansion cosmologique : la luminosité des supernovas dépend de l'âge de leur étoile progénitrice ! Et ça change tout...

Source

Strong progenitor age bias in supernova cosmology – II. Alignment with DESI BAO and signs of a non-accelerating universe Open Access
Junhyuk Son et al.
Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, Volume 544 (6 November 2025)
https://doi.org/10.1093/mnras/staf1685

Illustrations

  1. Évolution du paramètre de décélération de l'univers (Son et al.)
  2. Comparaison des relations luminosités-redshift selon les modèles cosmologiques, avant et après correction du biais d'âge (Son et al.)
  3. L'équipe de l'université Yonsei autrice de l'article, Junhyuk Son est au centre (Yonsei University)
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#1732 : Eruption record dans un noyau galactique actif

Une équipe d'astrophysiciens vient de découvrir une éruption extrême du noyau galactique actif (AGN) J2245+3743. Sa luminosité a été multipliée par plus de 40 en 2018, puis la source a progressivement diminué depuis. L'énergie totale émise dans l'ultraviolet et le domaine visible à ce jour est de l'ordre de 1054 erg, soit la conversion complète d'environ 1 masse solaire en rayonnement électromagnétique, du jamais vu. Cette éruption est 30 fois plus puissante que la plus puissante éruption transitoire de noyau galactique actif (AGN) jamais enregistrée. L'étude est parue dans Nature Astronomy.

Source

An extremely luminous flare recorded from a supermassive black hole
Matthew J. Graham, et al.
Nature Astronomy (4 november 2025)
https://doi.org/10.1038/s41550-025-02699-0

Illustrations

  1. Vue d'artiste de l'éruption géante de J2245+3743 (AP)
  2. Matthew Graham